Suite aux débats que nous avons pu avoir au cours de ce semestre entre nous et le corps professoral, mais aussi au travers de nos propres lectures, nous en sommes arrivés à dégager un certain nombre de thématiques liées à notre pratique de l’espace par l’architecture et l’urbanisme. Nous avons réalisé que nos projets interrogeaient à des échelles diverses les notions de liens et de lieux partagés au sein de l’agglomération.
Ces trois thématiques principales sont traitées dans chacun de nos projets, tandis que les six autres sont abordées comme des dominantes programmatiques.
6 dominantes programmatiques
3 thématiques principales
Liens
Dans une ville profondément morcelée, nous proposons d’établir un lien étroit entre mobilité et formes urbaines. Les travaux liés à cette thématique donnent la possibilité de réfléchir au-delà des tracés de lignes de transport urbains. Il s’agit de réfléchir un lien étroit entre mobilité, et ville intense. Comment faire pour que la connexion des quartiers passe par des réseaux d’espaces publics de qualité ?
Cette partie traite de la notion de rythme en ville, des liants et des coupures urbaines qui jalonnent les parcours du quotidien. Certains des projets liés à cette thématique proposent une réappropriation des délaissés d’infrastructures et les entre-deux : abords d’autoroutes, emprises ferroviaires, les confins de la ville dense. Nos propositions cherchent à valoriser les lisières, la trame paysagère, la porosité entre quartiers. Dès lors, comment veiller à ne pas uniformiser la ville tout en faisant tomber les frontières physiques et mentales ?
Partage et Mixité
La diversité croit. Elle est le reflet de la richesse et complexité de la vie humaine. Elle est une réserve inépuisable de connaissances et d’expériences. Au travers des projets présentés dans cette partie, nous cherchons à développer une hybridation des pratiques de ville, en réponse à la mono fonctionnalité des espaces urbains et des mécanismes sociaux d’évitement.
En réponse à cela nous voulons mettre en place des méthodes de rapprochement de communautés et de fonctions urbaines. Ces préoccupations s’inscrivent dans l’optique de faire émerger (à des échelles diverses) des pratiques nouvelles, des lieux de vie intenses. Le principal défit consiste à se demander ; comment concilier mixité sociale, typologique et fonctionnelle ?
Les projets présentés au travers de cette thématique sont autant de stratégies portant sur des équipements structurants et des lieux où se forge la notion d’appartenance à un territoire. Les processus visant à accroitre la mixité sociale des quartiers dissimulent parfois une volonté de remplacer les populations de certains quartiers par d’autres plus fortunées. Comment dès lors au travers de nos projets ne pas générer de processus de gentrification ?
Genius Loci
L’architecte urbaniste néglige parfois le rapport au site et plaque idéologies et principes sur la ville. Nous voulons questionner l’identité des lieux et comprendre la façon dont elle est perceptible par tous ceux qui vivent et pratiquent la ville. Cela se fera au travers d’une approche multi-échelle de l’agglomération Strasbourgeoise ; au niveau local, mais aussi territorial. Il s’agit d’établir une stratégie prenant appui sur des éléments d’identité des quartiers. Face à la ville diffuse et ségréguée, nous veillons à aller vers une métropole de la poly-centralité, une agglomération à cœurs multiples battant à l’unisson. Comment dès lors représenter et mettre en œuvre cette nouvelle façon de percevoir la ville et de projeter son futur ?
Identifier le «déjà là», aux yeux des usagers de la ville est la première étape avant d’envisager des propositions d’intervention. Nous cherchons à affirmer la haute valeur symbolique de lieux qui structurent la vie de la cité. Nous voulons aussi développer des travaux portant sur des services et espaces publics, des éléments paysagers, mais aussi et surtout tout ce qui relève d’un patrimoine vivant, voir immatériel. Nos travaux peuvent conduire à des valorisations excessives de foncier. Comment alors prendre garde à ne pas muséifier la ville, et générer des processus de gentrification ?